L'addition s'il vous plaît

J’ai bientôt 30 ans, je suis assistante sociale dans un service d’aide sociale à l’enfance, je suis perçue comme plutôt extravertie et franche, je n’ai jamais eu de relation amoureuse, le plus ayant été des caresses et des baisers échangés avec « mon meilleur ami », bisexuel de son état, reconnu comme adulte handicapé du fait d’une psychose, en couple depuis 5 ans avec un homme que je ne connais et dont je ne connais l’existence que depuis un mois, alors que je fréquente W. depuis bientôt 2 ans.

            Le pitch est lancé.

            Donc voilà…

            Je m’ennuie beaucoup depuis le début de la semaine. Il faut dire que j’enchaîne les remplacements congés mat depuis mon arrivée dans le service. J’ai entamé un nouveau contrat le 1^er, donc début effectif lundi, le 3. Je suis toujours dans le même service, le même conseil général, mais alors que mes trois contrats précédents s’étaient déroulés dans des unités territorialisées d’accueil et de suivi d’enfants placés par décision judiciaire (plus rarement des accueils provisoires), je suis maintenant dans une équipe de suivi éducatif à domicile dans les familles, via des mesures d’AED, soit le nouveau nom des AEMO administratives pour ceux qui connaissent. J’assure la fin d’un remplacement de congé parental, la fille qui avait ce poste ayant elle eu un « vrai poste », soit ce que j’espère avoir bientôt. J’avais postulé pour ce « vrai poste » mais n’avait même pas été convoquée au jury de recrutement. Je pense d’ailleurs qu’il n’y a pas eu de jury du tout. C’est un peu logique, si je suis responsable d’une équipe, satisfait d’une de mes TS qui est en contrat de remplacement, je la prends direct si un poste se débloque. J’imagine que M. D. ou EB, les responsables de mes deux dernières équipes auraient fait pareil avec moi, vu leur peu d’entrain à me voir repartir. Je ne parle pas du responsable de la première équipe, celui-là je ne pouvais pas trop le supporter et ça ne s’est pas arrangé avec le recul.

            Enfin bref, tout ça pour dire que depuis lundi, je m’ennuie. Bon, j’en ai profité pour préparer de chouettes dossiers suspendus, potasser les trois mesures dont je vais écoper cet après-midi, fureter sur le net… Mardi, j’ai cru mourir en alignant deux demi-journées de réunions, l’horreur, d’autant plus qu’elles ne me concernaient pas et que je n’avais rien à y dire. Oui, parce que je ne prendrai que des nouvelles situations. C’est une première ! Il y a un an, quand j’ai débarqué au service, fraichement sortie de mon contrat (encore un congé mat !) à l’hôpital psychiatrique, je ne connaissais rien à la protection de l’enfance. A l’école, sur les trois ans de formation, je n’avais jamais pris de cours ou d’option sur ça, passionnée que je suis par la psychiatrie, les concepts d’insertion et de souffrance, les grandes idées sociologiques… Donc, à part les grandes lignes théoriques, Bibi ne savait que dalle… Et zou 38 dossiers et vas-y ma grande ! J’ai souffert le premier mois, et mis du temps à m’y mettre. Fin décembre je me demandais même si j’allais persévérer là-dedans ou retourner à l’hôpital psy (mais il n’y avait pas de poste) ou en polyvalence (beurk), ou en association, bref… Puis j’ai débarqué dans la nouvelle équipe, celle de M. D., avec S. comme coloc de bureau et j’ai pris mes marques, assis mon identité professionnelle, et je me suis décidée : je serai travailleur social dans la protection de l’enfance !

            Premier blabla donc…

Humeur du jour: limite maussade, d'ailleurs la météo est maussade (aussi)

Morceau écouté: "Sama Yoon", sur Colors of Africa", chanson dont j'ignore l'interprète (ben oui) mais google-mon-ami m'apprend qu'elle est tirée d'un film de Giraudeau, qui n'a pas l'air trop mal, je vais essayer de me le trouver. La chanson suivante, "Bonjour", du même cd, interpetée par El Hadj N'Diaye, est bien aussi. Elle parle à demi mot de l'épidémie de SIDA en Afrique, avec mélancolie, finesse...

Livre lu: L'Idole de Joncour, mais je n'accroche pas trop.